Les zones humides


Définition

Les zones humides sont des zones de transition entre la terre ferme et l’eau libre. Leurs caractéristiques principales sont :

  • La présence d’eau douce, saumâtre ou salée,
  • Un sol saturé en eau,
  • La présence d’espèces animales et végétales caractéristiques des milieux humides (roseaux, amphibiens...)


En droit français, les zones humides sont définies comme des "terrains habituellement inondés ou gorgés d’eau de façon permanente ou temporaire. La végétation, lorsqu’il y en a, est dominée au moins une partie de l’année par des espèces hygrophiles" (art 221-1 du code de l’environnement).

Fonctionnalités

La régulation des crues

Une crue correspond à la remontée du niveau du cours d’eau liée à de fortes précipitations. La présence de végétation dans les zones humides constitue un frein au ruissellement. Elle retient l’eau et la crue est retardée. 

La préservation d’un hectare de zones humides permettrait d’éviter des inondations dont les dommages peuvent être estimés à 10 000 euros. (1 ha = 1 terrain de football) Si l’on remplace cet hectare de zone naturelle par une structure artificielle (bassin de rétention - durée de vie environ 50 ans), cela reviendrait à 50 000 euros (coût de construction et d’entretien).


Recharge des nappes et soutien d’étiage

Les zones humides se comportent comme des éponges. Elles constituent des réservoirs tampons intermédiaires entre la nappe et la rivière. L’hiver, la rivière et les pluies alimentent la zone humide et la nappe d’eau souterraine qui stockent l’eau. Au cours de l’été, à la période des basses eaux (étiage), la zone humide restitue l’eau stockée directement à la rivière.


Protection des sols

La végétation des zones humides fixe les berges, les rivages et les sols. Elle ralentit l’écoulement des eaux et évite le transport de la terre. La végétation des zones humides constitue une protection contre l’érosion.

Épuration de l’eau

La zone humide agit comme un épurateur naturel de l’eau. La végétation joue un rôle de filtres en piégeant des matières en suspension et en absorbant les minéraux tels que les nitrates ou le phosphore.


Refuge pour les espèces

Les zones humides renferment un grand nombre d’habitats reconnus pour leur haute valeur écologique. Ces espaces permettent aux oiseaux, amphibiens et poissons de se nourrir, d’hiverner, de se réfugier et de se reproduire. De nombreuses espèces ne peuvent survivre sans les zones humides. Celles-ci abritent plus de 30 % des plantes remarquables et menacées en France et de nombreux oiseaux migrateurs, batraciens, insectes. Quelques espèces remarquables des zones humides : alose finte, butor étoilé, cistude d’Europe, courlis cendré, fritillaire pintade, glaréole à collier, grassette, héron crabier, linaigrette gracile et loutre.

Un patrimoine menacé

Les zones humides, grandes et petites, assurent des fonctions importantes pour notre société et notre économie : protection et alimentation des ressources en eau, productions agricoles, loisirs, patrimoine paysager et écologique…


Les dangers qui guettent les zones humides sont liés à :

  • L’aménagement des cours d’eau : les travaux de recalibrage, curage, extraction de granulats provoquent un approfondissement du lit du cours d’eau et un abaissement de la nappe d’accompagnement provoquant un assèchement des zones humides associées au cours d’eau.
  • L’endiguement de cours d’eau : qui a un impact direct sur les zones humides en bordure de cours d’eau. Déconnectées de la rivière, elles ne sont plus alimentées en eau.
  • Le drainage : longtemps mis en place pour « assainir » les terres agricoles, il provoque l’assèchement et la disparition des zones humides.
  • Le remblai : le développement de l’urbanisation a conduit au remblai de certaines zones humides en bord de cours d’eau et à leur disparition.
  • La mise en eau : la création d’un plan d’eau dans une zone humide entraîne sa disparition et une banalisation des espèces présentes.
  • La plantation de peupliers : elle entraîne un assèchement de la zone. Cependant, sur le terrain, de nombreuses initiatives ont été prises pour les inventorier, assurer une gestion plus durable, faire connaître leur intérêt, afin d’enrayer ce processus de disparition progressive.


La préservation des zones humides est qualifiée d’intérêt général.

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